sements d’affreux marmousets, criant d’une voix déjà cassée par l’eau-de-vie : Madame Badinguet ou la femme Bonaparte, ses amants, ses orgies.
Lundi 31 octobre. — Sur les visages, dans l’attitude des gens, on sent le contre-coup de grandes et terribles choses qui sont dans l’air. Derrière le dos de questionneurs, groupés autour d’un garde national, j’entends les mots : « coups de revolver… feu de peloton… blessés. » Sur le seuil du Théâtre-Français, Lafontaine m’apprend la nouvelle officielle de la capitulation de Metz.
La rue de Rivoli est tumultueuse, et la foule en parapluie grossit, à mesure qu’on approche de l’Hôtel de Ville.
Là, c’est un encombrement, une mêlée, une confusion de gens de toutes sortes, que trouent, à tout moment, des gardes nationaux, la crosse en l’air, et criant : « Vive la Commune ! » L’édifice tout noir, avec l’heure, qui marche insouciante sur son cadran déjà allumé, à ses fenêtres grandes ouvertes, avec au dehors les jambes ballantes des blousiers, qui y figuraient le 4 septembre. La place : une forêt de crosses de fusils relevées, aux plaques brillantes sous la pluie !
Sur les visages, on sent la douleur de la capitulation de Bazaine, une espèce de fureur de l’échec d’hier au Bourget, en même temps qu’une volonté colère et héroïquement irréfléchie de ne pas faire la paix.