lit. On l’entraîne au secteur. Sa femme le suit, en poussant des cris terribles. Pourquoi est-il arrêté ? on ne sait.
À onze heures, je suis seul, tout seul, dans la grande salle de Péters, où, symptôme de la terreur qui règne, les garçons ne parlent qu’à voix tout à fait basse.
Chez Burty, je rencontre Bracquemond, que ses trente-huit ans mettent sous le coup de la loi de la garde nationale. Il sort pour aller demander à un ambulancier de ses amis, de le faire inscrire comme aide, et de lui permettre de coucher dans son baraquement, pour n’être pas pincé.
Burty et moi, nous l’accompagnons à l’ambulance, établie dans le jardin du concert Musard.
En entrant à l’ambulance, c’est le spectacle de blessés, se traînant avec des béquilles, un X en bandoulière, de blessés qu’on promène en petites voitures, de blessés parmi lesquels un adolescent, le bras en écharpe, tire le sabre avec un bâton.
Nous entrons dans une chambre de baraquement, où se trouve le pittoresque de la guerre, mêlé au désordre d’une chambre d’étudiant. Quatre ou cinq jeunes ambulanciers mangent dans des gamelles, au milieu de livres. L’ami de Bracquemond nous entraîne bientôt sous une tente, où la croix rouge de l’Internationale traverse le gris de la toile. On nous sert de l’eau-de-vie, dans des verres à poser des ventouses.
La conversation est naturellement épouvantable,