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Page:Goncourt - Journal, t5, 1891.djvu/108

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sinantes. Dans ces rues, je suis effrayé de la quantité des pharmacies nouvelles qu’a fait éclore l’Assemblée, et devant l’exposition de tant de pains de gluten, je me demande si les diabétiques qui sont renfermés dans ces murs, auront le courage moral.

26 juin. — Chez Frontin, l’absinthe a quelque chose d’austère, de morose, de chagrin. Il semble que les buveurs remuent, au fond de leurs verres, les destinées de l’État.

2 juillet. — Fatigue immense, indéfinissable. Je me rappelais, ces temps-ci, le mot de ma pauvre vieille cousine de Bar-sur-Seine : « Vous verrez, je ne vivrai pas longtemps, je suis si fatiguée, si fatiguée ! »

Aujourd’hui, j’ai eu une petite joie. Pierre Gavarni, qui dînait chez moi, a laissé éclater naïvement sa stupéfaction de la connaissance intime, que mon frère et moi avions du moral de son père.

26 juillet. — En rentrant ce soir, je trouve une lettre qui porte le cachet du ministère de l’Instruction Publique et des Cultes. Cela m’étonne, je n’ai