Page:Goncourt - Journal, t5, 1891.djvu/180

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dorées, aux fines sculptures Louis XVI. Puis, c’est un enchevêtrement de petites tables, de tabourets, d’une toilette dont des rouleaux de papier de toutes couleurs cachent la glace ; d’un chevalet Bonhomme, sur lequel pose une aquarelle, représentant un coucher de soleil dans le parc, qu’on a admiré, il y a deux ou trois jours ; d’un fauteuil-balançoire viennois ; d’une petite étagère portant à tous les étages, des Bottin, des Dictionnaires, des Almanachs de Gotha.

Seulement deux grands tableaux dans l’atelier. Ces deux grands tableaux, placés aux deux côtés de la porte de sortie, représentent tous deux des paons : l’un est de Philippe Rousseau, l’autre de Monginot.

Maintenant c’est le panneau vitré de la façade du parc. Contre le vitrage monte un rideau vert, qui au milieu de la lumière ensoleillée de tout l’atelier, met une grande ombre sur tout ce côté, sur les liseurs de livres et de revues, assis sur le grand divan du milieu. C’est ordinairement sur ce divan, que prend place le lecteur, quand une lecture est faite à haute voix. Ce côté de l’atelier est le côté de la peinture, du dessin. Dans l’encoignure, dans l’angle de la façade du parc et du mur mitoyen du salon, sur une table est posé le petit pupitre, sur lequel la princesse crayonne ses portraits aux trois crayons. À côté du pupitre, à portée de la main, les crayons, la sanguine, la craie, la gomme élastique employés par la princesse, tous objets qu’elle n’aime pas qu’on touche, disant que les autres sont des sales.