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Voltaire, et encore ne lisait-il ces livres, toujours les mêmes, que pour s’endormir.

Jeudi 19 octobre. — Aujourd’hui, chez les Sichel, je regardais la collection d’un laqueur japonais, pour les besoins de son art. J’étais frappé en ces figurations, qui s’exécutent généralement dans la tonalité noire et or, de ce que la plupart n’étaient pas lavées à l’encre de Chine, mais à l’aquarelle. On voit par là que dans le laque, les laqueurs veulent mettre une chaleur de coloriste, et qu’en leur travail, ils se soutiennent par une véritable esquisse de peintre.

――――――― Un monsieur rencontre une ancienne connaissance, qu’il sait depuis longtemps dans la débine :

— « Eh bien, comment ça va-t-il ?

— Oh ! je suis heureuse dans le moment, j’ai un vieux très riche… figure-toi que c’est un ancien ébéniste… il vient tous les lundis chez moi… me fait déshabiller toute nue, et se met à vernir mes meubles… Moi, je le suis en le tapotant, et en lui disant : “Comme tu vernis bien !” À la fin ça l’exalte… »

Mardi 31 octobre. — L’attention et l’observation