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de paroles toujours originales, mais un peu lentes à se formuler.

En m’en allant, la belle-fille de Théo, qui fait route avec moi, m’apprend que son beau-père a eu, la veille, une paralysie de la langue, qui a duré trois quarts d’heure.

Samedi 3 août. — Je pars de Paris pour la Bavière, où je vais passer un mois, avec mon parent et ami, le comte de Béhaine, dans le Tyrol bavarois.

Dimanche 4 août. — La frontière allemande commençant à Avricourt, avec des douaniers qui prennent des airs vainqueurs, pour ouvrir vos malles : c’est cruel !

Lundi 5 août. — Je vaguais dans les rues de Munich, avec de Béhaine. Il aperçoit son médecin, donnant le bras à un monsieur, qu’il ne reconnaît pas de loin. C’est Von der Thann, le brûleur de Bazeilles. Il faut se saluer, se dire quelques paroles. Il est impossible de rendre la grognonnerie, en même temps que la gêne du général bavarois.

On dirait vraiment à les voir, ces Allemands, que