Page:Goncourt - Journal, t6, 1892.djvu/91

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Il est content de sa jambe. Aujourd’hui voici le premier jour, où il ne met pas de bande.

— Oui, un médecin qui était là, n’avait rien vu à mon cas… C’est un voisin, un chirurgien de marine, qui venant me voir par hasard, a soulevé mon drap, m’a flanqué un coup brutal sur la jambe, m’a demandé :

— Avez-vous pleuré ? Avez-vous eu un frisson ? Avez-vous éprouvé quelques trouble intérieur, au moment de votre chute ?

— Oui, j’ai senti à l’épigastre quelque chose de désagréable !

— Eh bien c’est ça, le péroné est cassé, regardez ce bourrelet… c’est toujours l’indication d’une cassure.

Et toute la journée de l’esthétique furibonde.

À cinq heures, dans un pantalon clair, arrive Zola, qui revient du Grand-Prix, où il est aller étudier les courses, pour les mettre dans Nana.

Lundi 9 juin. — Degas disait spirituellement, en parlant du portrait de Carolus Duran par son élève : « Avez-vous remarqué les manchettes de Carolus et les veines de ses mains, pleines des vibrations d’un pouls vénitien ? »

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