Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/119

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petit employé. Une jeune femme pâle et maigriote, entrevue dans la demi-nuit d’un corridor.

Il est dans son lit, avec sa bonne figure, où on devine toutefois les soucis d’un homme blessé, sans fortune, et qui vit de sa plume.

« Ah ! j’étais beaucoup plus fort que lui, me dit-il, mais l’épée me grise… ça m’arrive même à la salle d’armes… Je me suis jeté sur son épée… le foie est touché… S’il n’y a pas de péritonite… » Il n’achève pas sa phrase, mais tout affaibli qu’il est par la perte de son sang, on sent dans le noir de son œil, la volonté de se rebattre un jour.

―――― Une délicate impression de femme. L’autre jour, dans un salon, cette femme a tout à coup aperçu son doucheur, qui est celui du maître de la maison, invité par hasard à la soirée, alors elle s’est mise à rougir, et est devenue tout à coup embarrassée, comme une femme, qui se verrait soudainement déshabillée.

Mardi 23 février. — À la fin du dîner de Brébant d’aujourd’hui, au bout d’une longue conversation, entre tous les hommes politiques, sur Lourdes et ses eaux miraculeuses, Berthelot dit qu’il ne serait pas étonné, que la fin du siècle fût en proie à un violent mysticisme.