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prononcé par quelqu’un, il reprend : « La dernière fois que j’ai donné le bras à Aubryet, lorsqu’il n’était plus qu’une agitation nerveuse, semblable au mouvement du doigt d’un homme qui joue autour de la gâchette du pistolet, avec lequel il va se brûler la cervelle, la dernière fois que je lui ai donné le bras, j’ai eu l’impression de donner le bras à un homme, dont une chemise calcaire tomberait du dos, et dont tous les membres se remueraient dans l’appareil de plâtre, dont on entoure un membre cassé. »

Lundi 8 mars. — Je vais voir, cet après-midi, ce pauvre Robert Caze. Je le trouve couleur d’un vieux cierge d’église, les yeux ayant perdu l’allumement de la vie, la voix sans résonance, se plaignant d’affreuses névralgies des reins ; et l’esprit encore plus malade que le corps, et me disant : « Je crois bien avoir le foie atteint, aux tristesses affreuses que j’éprouve ! »

Mardi 9 mars. — Annonce aujourd’hui dans le Figaro, de la publication du Journal des Goncourt, pour le mois de juillet.

On va vendre, ces temps-ci, la bibliothèque d’un bibliophile, qui avait fait relier ses livres, en harmo-