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Mardi 1er février. — Au dîner de Brébant de ce soir, commentaires autour de l’article du Post, sur le général Boulanger, qui est cause de la baisse de la Bourse…

On dit que Courcel a quitté l’ambassade de Berlin, parce que sa position n’était plus tenable, que le roi Guillaume et Bismarck, qui avaient continué, après la guerre de 1870, à regarder la France, toute vaincue qu’elle était, comme une grande puissance, la tiennent maintenant en parfait dédain, depuis cette succession de ministères sans autorité. Freycinet lui-même avoue que les ministres étrangers lui disent : « Oui, très bien, parfaitement, nous serions tout prêts à prendre des engagements avec vous, mais qui nous assure que vous y serez demain ? »

Mercredi 2 février. — Visite de Maupassant, qui me décide à reprendre ma démission de membre de la société du monument de Flaubert, par veulerie, par lâcheté de ma personne, et l’ennui d’occuper le public de cette affaire. C’est raide tout de même, le fait de cet article qu’il a appuyé, « sans, me dit-il, l’avoir lu » !

Au fond on n’a pas assez remarqué, qu’avant l’impressionnisme, la peinture du dix-huitième siècle a été une réaction contre le bitume, réaction amenée par les milieux clairs, dans lesquels vivait cette société.