Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/20

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quelqu’un entre dans son cabinet, il tourne le dos à la fenêtre. Mais cela est pratiqué par les chefs de bureau malins. Où il se montrait tout à fait supérieur, mon marchand, c’est lorsqu’il parlait de l’utilité de faire attendre longtemps l’homme, qui est venu pour une affaire, parce que, dans l’attente, l’homme s’amollit, que les arguments qu’il a tout prêts, en montant l’escalier, à l’appui de ses prétentions, ces arguments perdent leur conviction entêtée dans le travail de l’impatience nerveuse, que son boniment préparé d’avance, lui-même se désagrège, — et qu’enfin le vendeur d’une chose, qui a attendu trois quarts d’heure, est tout près d’une concession, qu’il n’aurait peut-être jamais faite, si on l’avait reçu tout de suite.

Mercredi 28 janvier. — Ozy disait, en parlant de la pauvreté des moyens amoureux de deux illustres hommes, qui l’avaient aimée : « Ce sont, vous savez, des cérébraux ! »

Dimanche 1er février. — Aujourd’hui, inauguration de mon grenier. Il est venu une quinzaine d’hommes de lettres. Gayda qui avait eu l’amabilité de me demander à faire un article au Figaro, sur cette première réunion, arrive à cinq heures, disant qu’il a été forcé