Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

« Un chef-d’œuvre d’infatuation en ce genre, c’est le Journal des Goncourt. Un premier volume a paru, il n’a pas moins de quatre cents pages, et sera suivi de huit cents autres. Impossible d’y trouver un chapitre intéressant, une ligne qui nous apprenne quoi que ce soit
 

« Voulez-vous devenir auteur ?… Voulez-vous voir, dans quelques années, votre nom sur une couverture beurre frais, avec l’indication du tirage ? Commencez dès aujourd’hui, et mettez-vous hardiment à votre journal : “27 mars. — Déjeuner ce matin à huit heures. Parcouru les journaux… pluie, soleil, giboulées… dîner chez X… nous étions douze à table, les six messieurs avaient la barbe en pointe, les six dames avaient les cheveux roux.”

« Intitulez : “Journal de ma vie” ou “Documents sur Paris” ou comme vous voudrez. Ajoutez l’indication “troisième mille”. Et je vous garantis une vente de quarante exemplaires[1]. »

Dimanche 3 avril. — Pour les objets que j’ai possédés, je ne veux pas, après moi, de l’enterrement dans un musée, dans cet endroit où passent des gens

  1. Certes le tirage pour moi, n’est pas une marque de la valeur d’un volume, toutefois le livre, que le critique du Français estimait devoir se vendre à quarante exemplaires, est à son vrai huitième mille.