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ment voluptueuses de cœur, dans toute l’étendue de la tendresse de ce cœur. »

« Oh le pauvre cœur de femme qu’un rien de l’être aimé, émeut, exalte, froisse ! »

« Instruites, comme elles sont en train de l’être, les femmes ne s’appuieront plus seulement sur leur cœur. »

« Le premier livre, que je me rappelle avoir reçu en cadeau, était un Paul et Virginie. Ce livre a laissé dans mon cœur une empreinte, qui a grandi en moi, comme l’entaille faite à l’écorce d’un arbre. C’est pourquoi je ne puis me décider, comme tant d’autres, à me marier sans mon cœur. »

« Une femme qui n’a ni mari ni amant, ne peut écrire des romans. Elle ne sait rien de la vie vécue. La seule littérature qu’on puisse supporter d’elle, est de la littérature à l’usage des enfants. »

« À deux jeunes mariés, qui arrivent déjeuner et s’embrassent encore : “Vous ne pourriez pas descendre de votre chambre tout embrassés ?” »

Et sur l’un des derniers feuillets du carnet se trouve : Histoire de plusieurs cœurs de jeunes filles, que j’ai connues. Malheureusement il n’y a que le titre, un titre alléchant s’il en fut jamais.

Mercredi 4 janvier. — J’ai tout lieu de croire, que le Journal des Goncourt va faire des petits. Jollivet me disait, ce soir, qu’un de ses amis en faisait un à mon