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Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/260

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fraye un peu par ses imaginations de livres, où il veut faire voir des aveugles au moyen du sens frontal, entendre des sourds par l’électricité, etc., etc., annonçant une série de livres fantastico-scientifico-phono-littéraires. Au fond c’est une cervelle très curieuse, et de toutes les cervelles de jeunes que je connais, la plus disposée et la plus prête à donner de l’original et du puissant.

Mardi 21 février. — Je dîne avec Loti, chez Daudet.

Tout en entrant, il déclare qu’il a fini d’écrire, qu’il publiera encore quelques nouvelles, mais qu’il ne publiera plus un volume, qu’il se sent complètement épuisé, vidé. Cela est dit d’un ton froidement désespéré, avec une mélancolie, un découragement de la vie tout à fait extraordinaire.

Un moment, il cause de 250 à 300 dessins, exécutés par lui, pour un Mariage de loti, que Guillaume a donnés à graver, par un graveur, qui a fait des Parisiennes, de ses Tahitiennes, et il travaille à les faire regraver.

Dimanche 26 février. — Rodin m’avoue que les choses qu’il exécute, pour qu’elles le satisfassent complètement, quand elles sont terminées, il a