Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/288

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enfants hurleurs du fond de mon jardin. Les parents ont loué un appartement à Paris, où on va les caserner. Ah ! les pauvres co-locataires qu’ils vont avoir, que je les plains !… Et dire que je dois cette délivrance à un vol fait chez eux, l’année dernière. Les braves voleurs, si je savais dans quelle prison ils sont, je leur enverrais un paquet de tabac tous les mois.

Mercredi 18 juillet. — Pélagie a un peignoir au fond noir, sur lequel sont jetées des fleurs voyantes de toutes sortes. Dans le jardin, les papillons voltigent autour de cette robe, et un petit pierrot qu’on a eu, un moment, dans la cuisine, voletait toujours autour de cette robe, dans les plis de laquelle il aimait à se fourrer, comme dans une touffe de fleurs.

Lundi 23 juillet. — La jouissance de mon œil devant certains sourimonos, qui ne sont, pour ainsi dire, que des compartiments de couleur, juxtaposés harmonieusement, et qui contiennent un morceau bleu, sur lequel sont jetés de petits carrés d’or ; un morceau jaune, sur lequel sont gravées en creux des tiges de pin, au milieu de nuages ; un morceau de blanc, traversé par des grues qui ont le relief d’un gaufrage ; un morceau de noir, avec des caractères