Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/338

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pièce par la droite du Sénat, sans qu’un seul sénateur l’ait vue, l’ait lue. Oui, l’aveu de cette proscription sans précédent, existe au Journal Officiel, est attesté par le vaillant discours de Lockroy, le ministre de l’Instruction publique. Et n’est-ce pas vraiment curieux, la demande par cette droite, en termes injurieux, de la suppression de ma pièce, sur la dénonciation de M. Sarcey, ce mangeur de prêtres, par cette droite agissant contre moi, l’auteur de l’Histoire de la société pendant la Révolution, de l’Histoire de Marie-Antoinette… Il y a vraiment dans les choses humaines, à l’heure présente, trop d’ironie !

Ah ! ce monsieur Sarcey, il n’est pas pour les vaincus. On peut être sûr que, lorsqu’on crie quelque part : Tue ! il imprimera : Assomme !

C’est lui, qui après s’être montré après la défaite de la Commune, si impitoyable pour les communards, au temps de la campagne anti-catholique, se livrait, tous les matins, dans le Dix-Neuvième Siècle, à l’exécution d’un curé de campagne… Je ne sais, mais il évoque chez moi, l’idée d’un de ces goujats d’armée, qui, lorsqu’un chevalier était renversé sur le dos, sans pouvoir se relever, l’égorgillait sans défense, avec son eustache, par les défauts de son armure.

Samedi 29 décembre. — Incontestablement ce n’est pas seulement la langue de la grande Adèle,