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Lettres de mon frère, a cru devoir, au commencement de son article, me présenter comme le corrupteur de la génération présente. Là-dessus, grondé par Mme Daudet, il se défend spirituellement, au nom des principes qui le forcent à sortir, de temps en temps, son flétrissoir, et d’en marquer, à son grand regret, un homme qui lui est très sympathique.

Jeudi 30 avril. — Le déjeuner annuel chez Ledoyen, le jour de vernissage, avec les ménages Charpentier, Zola, Daudet. Tout le temps, on fait joyeusement le château en Espagne d’un voyage, à nous sept, dans le midi de la France, en automne ; et ce sont mille plaisanteries des femmes sur mes mœurs de tortue, sur mes attaches à ma maison, à ma chambre, à mon lit.

Vendredi 1er mai. — Avec ces coucheries, ces sommeils dans la journée, dont j’ai pris l’habitude, la vie réelle ressemble à un grand rêve, où les choses qui se passent aux heures vraiment éveillées, laissent en vous des réminiscences plus accentuées, plus nettement formulées, mais des réminiscences ayant tout de même un peu du caractère des songes.

Samedi 2 mai. — Ce soir, on causait superstition. Zola est tout à fait curieux, il parle de ces choses, à