Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/52

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de garder ses captifs, un livre qui serait un traité de machiavélisme amoureux, à l’usage de la femme.

Il n’est pas, ou il n’est plus, le causeur éblouissant, que m’avait annoncé Saint-Victor ; mais, outre qu’on sent chez lui, un profond mépris pour tout homme qui n’est pas un pur et délicat lettré, il émet à tous moments des mots, fins, intelligents, colorés, et il a aussi des sous-entendus, qui amènent de suite, entre nos deux esprits, une espèce d’entente franc-maçonnique.

Dimanche 17 mai. — Berendsen aurait révélé à Huysmans, l’espèce d’adoration littéraire, qu’on aurait pour moi, en Danemark, en Botnie et autres pays entourant la Baltique, des pays où tout homme frotté de littérature qui se respecte, ne se coucherait pas — toujours au dire de Berendsen — sans lire une page de la Faustin ou de Chérie.

Vendredi 22 mai. — Drôle de peuple que le peuple français ! il ne veut plus de Dieu, plus de religion, et vient-il de débondieuser le Christ, il bondieuse Hugo et proclame l’hugolâtrie.

Jeudi 28 mai. — Une maison avoisinant le parc