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Vendredi 31 juillet. — Nous allons chercher Koning et Belot, qui viennent s’entretenir avec Daudet, de la pièce que Belot tire de son roman de Sapho, pour le théâtre du Gymnase… Ici une parenthèse, Daudet ayant fait le roman, ayant fait le scénario, et comprenant qu’il devait à peu près faire la pièce, lui avait écrit que dans ces conditions, et maintenant qu’il avait une notoriété qui lui permettait de se passer de lui, il trouvait exagéré qu’il touchât la moitié des droits, et qu’il devrait se contenter d’un tiers. Sur cette prétention parfaitement justifiée, Belot dans un mouvement d’irritation, avait dicté à son secrétaire une lettre dans laquelle il l’accusait de vouloir exploiter sa maladie : lettre un peu blessante, mais que Daudet avait incomplètement lue, quand il l’avait invité à dîner.

On cause en landau des décors, et l’on monte les chercher, les établir, pendant une heure qui précède le dîner.

Le dîner est sonné, et nous voilà tous à table : Belot assez gêné, Koning parlant de son amour pour les plats simples, pour les plats bourgeois.

Après dîner l’on recause de la pièce, et comme Mme Daudet est un peu effrayée de quatre actes, ayant pour décors des campagnes, Koning dit, en riant : « Le plein air purifiera la corruption du livre ! » Et il ajoute que Hading, sa femme, s’inquiète, si on peut vraiment tirer une pièce possible du roman, et qu’elle vient encore de lui écrire à ce sujet.

Enfin nous les reconduisons. En chemin, Belot