Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/95

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l’ancien dîner Magny. Pouchet assure, que les papiers de Robin ont été brûlés par une famille catholique, cependant quelques écritures auraient échappé, parmi lesquelles se trouve une origine physiologique de la naissance de la religiosité.

Hébrard blague toujours spirituellement. Il conte les choses les plus stupéfiantes sur les élections de son pays, parlant d’un maire de la montagne, qui fait d’avance son travail de recensement des votes, et qui est venu s’excuser auprès de lui, d’avoir donné neuf voix à M***, qui est de la localité, par cette phrase : « Ça ne vous contrarie pas ? »

Paul Bert, le ministre de l’instruction publique, dans l’anxieuse inquiétude qu’il a de l’avenir de la République, avoue que dans le moment, il n’a plus sa tête pour son travail.

Ribot crie qu’il est le plus heureux des hommes, qu’il est dans la lune de miel du repos, qu’il n’a jamais eu l’esprit si tranquille ; cependant il avoue qu’il ne sait pas si plus tard…

Renan, revenu des bains de mer, boursouflé d’une graisse anémique, cause de son prêtre de Nemi, vantant l’avantage du dialogue, qui permet un tas d’interprétations autour des choses qui préoccupent sa pensée.

Jeudi 5 novembre. — Ce soir, j’étais allé voir, avec le ménage Daudet, l’Arlésienne, jouée par Rousseil.