Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/97

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Samedi 14 novembre. — Ces jours-ci, il a paru dans la Gazette de France, un éreintement des Lettres de mon frère, par l’éternel de Pontmartin. C’est vraiment extraordinaire chez le légitimiste catholique, le côté mauvaise foi, le côté Basile. Déjà à propos d’une note dans : Idées et Sensations, d’une note prise l’hiver, d’après nature, dans le parc du comte d’Osmoy, où nous parlions de la lisière de ce parc, « toute gazouillante et rossignolante du sautillant bonsoir des oiseaux au soleil » il nous accusait d’avoir peuplé les bois de France de rossignols, au mois de janvier. C’est le même procédé à propos des lettres.

Vraiment le critique devrait être moins féroce à notre égard, il nous devrait vraiment un peu de reconnaissance, pour lui avoir donné l’idée de publier, un an après l’apparition des Hommes de lettres qu’il avait beaucoup louée, les Jeudis de Madame Charbonneau, le seul succès qu’il ait jamais eu en littérature.

Dimanche 15 novembre. — Du monde, beaucoup de monde dans mon grenier, Daudet, Maupassant, de Bonnières, Céard, Bonnetain, Robert Caze, Jules Vidal, Paul Alexis, Toudouze, Charpentier, etc., etc. Et à la fin de ces réunions toutes masculines, un rien d’élément féminin : les femmes venant chercher leurs maris, et aujourd’hui les rameneuses d’époux,