Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/151

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ne sais par quel bout le prendre… et les documents de ce livre, pour les trouver, pour savoir où il faut frapper, je suis embarrassé plus que jamais je ne l’ai été… Ah ! je voudrais en avoir fini de ces trois derniers livres… Après l’Argent, oui, viendra la Guerre, mais ce ne sera pas un roman, ce sera la promenade d’un monsieur à travers le Siège et la Commune… Au fond le livre qui me parle, qui a un charme pour moi, c’est le dernier, où je mettrai en scène un savant… Ce savant, je serais assez tenté de le faire d’après Claude Bernard, avec la communication de ses papiers, de ses lettres… Ce sera amusant… je ferai un savant marié avec une femme rétrograde, bigote, qui détruira ses travaux, à mesure qu’il travaille.

— Et après, que ferez-vous ?

— Après, il serait plus sage de ne plus faire de livres… de s’en aller de la littérature… de passer à une autre vie, en regardant l’autre comme finie…

— Mais l’on n’a jamais ce courage.

— C’est bien possible ! »

Vendredi 14 mars. — Un gouvernement, auquel il y aurait à demander un peu plus d’honnêtes gens dans le ministère et un peu plus de police dans la rue : c’est le gouvernement d’aujourd’hui.

Boisgobey, me parlant du gâtisme d’un de nos confrères, le comparait à un ver de latrine particu-