Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/182

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Il dit que la prison est supportable trois mois, mais que, passé ce terme, il se développe chez le prisonnier un besoin de sortir qui s’accentue tous les jours, et il déclare que le travail est impossible en prison : le travail ne pouvant s’obtenir que dans une séquestration volontaire et non forcée.

Un amusant épisode d’un de ces séjours en prison. Pendant la Commune, il prend un fiacre, et va faire une visite à un ami, aux environs de Paris. Il est arrêté par les hussards du général Charlemagne, et envoyé dans son fiacre à Versailles. Il est mis en prison, où il reste trois semaines, et comme il n’avait pas sur lui de quoi payer le fiacre, tous les matins le cocher se présentait à la prison, lui faisait dire qu’il était à ses ordres, et en quittant la prison, il avait trois semaines de fiacre à payer.

Jeudi 2 octobre. — La falsification de tout ce qui se mange et se boit à Paris, est-elle bien organisée ! Il y avait ces années-ci, une laiterie, dont je ne me rappelle plus le nom, qui avait pour faire la prison des falsifications, un employé, auquel on donnait un traitement de 1 800 francs.

Vendredi 3 octobre. — Il y a eu chez Hugo, dans le règlement de sa vie un méthodisme incroyable.