chez Antoine, au haut de la rue Blanche, dans cette grande salle, dont on voit de la cour les trois hautes fenêtres aux rideaux rouges, comme enfermant un incendie. Là dedans, un monde de femmes aux toilettes pauvres, tristes, passées, d’hommes sans la barbe faite et sans le liséré de linge blanc autour de la figure, et au milieu desquels se trouvent quelques poètes chevelus, dans des vêtements de croque-morts.
La Patrie en danger est lue par Hennique et Antoine, et saluée d’applaudissements à chaque fin d’acte.
Mardi 22 janvier. — Aujourd’hui, Gibert le chanteur de salon, racontait qu’il y avait un médecin à Paris, dont la spécialité était le massage des figures de femmes, et qu’il obtenait des résultats étonnants, refaçonnant un visage déformé par la bouffissure ou la graisse, et lui redonnant l’ovale perdu. Enfin, ce bienfaiteur de la femme de quarante ans, détruit les rides, triomphe, oui, triomphe même de la patte d’oie, et la ci-devant très belle Mme *** est sa cliente assidue.
À propos de ces rides, je disais que la figure était comme un calepin de nos chagrins, de nos excès, de nos plaisirs, et que chacun d’eux y laisse, comme écrite sa marque.
Un moment avec Zola je cause de notre vie