Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/234

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Rosny ajoute que les deux frères ne pouvaient se faire la guerre, c’est-à-dire travailler, chacun de leur côté, et que cela l’a décidé à lui donner l’hospitalité dans son talent.

Vendredi 27 mars. — Ah ! qu’on est malheureux, d’être comme je suis, d’avoir des nerfs qui me font tout percevoir du dedans des gens qui m’entourent, ainsi qu’un corps souffreteux reçoit inconsciemment l’impression des températures ambiantes, en leurs moindres variations. Ainsi je sens parfaitement, au son de la voix de mes amis, les choses dites pour m’annoncer de vraies et positives bonnes nouvelles, et les choses dites pour m’être agréable, pour panser des blessures, les choses de gentille amabilité qui sont des compliments à côté de la vérité.

Jeudi 2 avril. — Après un morceau sur les érotiques japonais, ainsi qu’après tous les morceaux que je travaille un peu, il me semble ressentir comme une déperdition cérébrale, comme un vide laissé dans ma tête par quelque chose qui en serait sorti, et aurait été pompé par le papier de la copie.

Dîner chez Zola, dîner qu’il donne pour l’anniversaire de sa naissance. Il a aujourd’hui 51 ans.