Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et professe très éloquemment, que la musique ne doit avoir qu’une action auditive, et donner un plaisir des sens, s’étend sur Beethoven, et en parle un long temps en passionné, un long temps, pendant lequel Zola garde le silence… au bout de quoi, après un profond soupir, et avec la voix presque plaintive d’un enfant, il laisse tomber : « Pourquoi voulez-vous contrarier mon projet d’opéra ? »

En sortant de table, la discussion va de la musique à la guerre de 1870, à la guerre de son prochain volume. Sur ce qu’il n’y a pas de cochoncetés dans son roman, dit Zola, Magnard aurait été tenté de publier son roman dans le Figaro, mais il a eu peur de cette publicité ! Il a craint l’effet de certains chapitres qui ne paraîtraient pas assez patriotiques, il a craint l’ennui d’une description de bataille ayant deux cents pages, il a craint la diminution de la vente du volume par la publicité du feuilleton, et il a traité avec la Vie populaire.

Puis le romancier, amené à parler de ses visites aux académiciens, nous fait un tableau gentiment drolatique de ses entrevues avec les académiciens hostiles à sa candidature.

Jeudi 16 juillet. — La vie chez les civilisés. Le collège jusqu’à dix-huit ans, puis une carrière d’examens jusqu’à vingt-cinq ans. La moyenne de la vie est de quarante ans. C’est vraiment trop d’humanités