Aller au contenu

Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

se ralentirait. Je suis indécis. J’étais au moment, sans attendre la décision de la Chambre sur la censure, de la donner à Antoine.

Jeudi 14 janvier. — Un « petit bleu » d’un journal, où l’on me reproche très sérieusement, comme manque de toute sensibilité, d’être encore vivant à l’heure présente, et au moins, si je vis, de n’être pas devenu fou, à l’instar de Maupassant.

Samedi 16 janvier. — Rien n’est amusant comme la chatte, se promenant sur la glace du bassin, et séparée des poissons rouges, par cette espèce de vitre, au travers de laquelle elle les voit sous elle, toute dépitée, toute colère de ne pouvoir les attraper.

Dimanche 24 janvier. — Devant ce vieux dévalé au bas d’un lit d’amour, le cri de cette fille à sa bonne : « — Maria, vite, vite, l’eau de mélisse et un sapin ! » Ah ! la féroce légende de Forain !… Non, Gavarni, dans ses légendes, n’a pas cette implacabilité, et les dires de Vireloque sont tempérés par une philosophie, à la fois bonhomme et haute. Oui, l’œuvre de Gavarni fait sourire la pensée, et ne fait pas froid