Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/186

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ces derniers mois, au rangement, au classement des autographes d’Ozy. Parmi ces lettres des contemporains amants ou amoureux de la femme, il y a tout un volume de lettres de Charles Hugo, de lettres très intéressantes, de lettres très belles, au moment, où Ozy, courtisée par le vieil Hugo, est prête à lui céder, et où le fils lui écrit, qu’il ne veut pas partager cet incestueux commerce, et qu’il se retire, le cœur déchiré.

Jeudi 7 décembre. — Jeanniot m’amène l’éditeur Testard. Il veut faire une édition de grand luxe de la Fille Élisa, tirée à trois cents exemplaires seulement. Elle serait illustrée d’une dizaine, d’une douzaine d’eaux-fortes de Jeanniot. Maintenant il aurait l’idée — je trouve l’idée malheureuse — de faire graver en double, et bourgeoisement par un buriniste, les dessins de Jeanniot, qui auraient servi à ses eaux-fortes. Puis il voudrait en marge de petites gravures, jouant les croquetons au crayon noir et à la plume, qu’on jette, à l’heure présente, sur les marges des livres, déjà imprimés.

Quelle verve surchauffée, quelle vitalité fouettée, quel diable au corps de la cervelle, chez Scholl ! C’est depuis la soupe jusqu’au fruit, depuis le lever de la table jusqu’à sa sortie du salon, une suite d’échos parlés, une avalanche d’anecdotes, une succession de racontars, une enfilade de petits récits sans expo-