Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui veut décidément faire une pointe sèche d’après moi.

Causerie avec Tissot sur sa vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont il va exposer plus de trois cents compositions aux Champs-Élysées, au mois d’avril. Il n’a pas encore trouvé pour le livre, un éditeur en France, mais il ne doute pas d’en trouver en Amérique.

Tissot parle d’un texte avec notules, donnant la vie intime de Jérusalem dans ces temps, d’après des détails du Talmud, non encore traduits, et qu’il a fait traduire par un juif russe.

Et vraiment, les détails donnés par ces notules sont curieux. On brûlait tellement d’encens dans le Temple, qu’il y avait toujours dans le ciel, un nuage allant jusqu’à la mer Rouge, et qui faisait éternuer un troupeau de boucs, près de Jéricho. À propos de l’encens qui joue un grand rôle dans le Talmud, il y est parlé comme d’un magicien, d’un prêtre célèbre, qui faisait monter l’encens en colonne, au moyen d’une herbe qu’il mêlait à l’encens.

Une notule, au sujet de la Femme adultère, nous apprend, que les femmes adultères étaient habituellement déshabillées au Temple, mais qu’elles ne l’étaient pas, quand leur corps était trop beau, de peur d’exciter les jeunes lévites.

Et un tas de curieux renseignements, sur le service qui se faisait au Temple. Les pieds nus sur les dalles de marbre donnant la diarrhée aux vieux prêtres, un médecin ad hoc séjournait dans une partie du Temple. Il y avait aussi un corridor spé-