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gnoles avant la danse. » Une planche du plus grand caractère, échappant à l’imitation japonaise, par l’intensité des tons, le bleu cru du fond, le jaune, le rouge franc des robes, les noirs d’ombre nocturne, en pleine figure.

Dans les objets de l’art industriel, l’étain en pleine résurrection. Des reliures de Wiener de Nancy, des reliures de Prouvé, le peintre, dont l’une : « Mélancolie d’Automne » représente sur une peau, couleur de feuille morte, et en relief, le recroquevillement des feuilles sèches dans cette saison, sur les chemins.

Mercredi 6 juin. — Ce matin, Francis Poictevin vient me lire des fragments de son nouveau livre. Il entre, disant dans un emportement colère, que la communion chrétienne est une idolâtrie de sauvage, que la manducation et la digestion du Bon Dieu, c’est d’une matérialité dégoûtante, que les Persans avaient une communion autrement spiritualiste, une communion sous la forme de l’essence d’asclepia, une fleur blanche aux corolles roses ; et que lui ne comprend la communion qu’au moyen d’une rose : un baiser, une simple osculation avec cette fleur, dont le rose, dit-il, représente l’amour, et le blanc, l’innocence.

Là-dessus, le voilà qui me lit dans un cahier manuscrit, son livre tout plein de Dieu, dans lequel il