Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


ANNÉE 1895




Mercredi 2 janvier. — Ce soir, une femme agitant un éventail en plumes blanches, que je lui ai donné, me disait cette phrase gentille, et comme seules les femmes savent en trouver : « Pour moi, les choses que vous me donnez, et que je pose sur une commode, ou que j’accroche au mur, ne me sont de rien, je n’aime que les choses qui me suivent, que je porte avec moi, que mes doigts peuvent toucher, comme cet éventail. »

Dimanche 6 janvier. — Carrière, qui était à la parade de la dégradation militaire de Dreyfus, perdu dans la foule, parlant de la Patrie en danger, me disait que moi, qui avais si bien rendu le mouvement fiévreux de la rue, pendant la Révolution, il