Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/387

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merie lithographique de la rue Saint-Sébastien, no 23 » qui doit être considérée comme la première lithographie artistique française. Une « jeune fille lisant », de Denon, dans le travail naïf de la pierre, se montre comme la jeune Parisienne de 1810, sous son air ingénu, sous sa coiffure vieillotte, sous son costume provincial. Une curieuse planche : « La galerie de bois du Palais-Royal » avec la boutique du vieux libraire Dentu. Et voici dans « la Famille Pajou » les types, et la mode presque rustique, de la bourgeoisie jeune et vieille de la fin de l’Empire. Henriquel-Dupont fait revivre l’assassin Louvel, à l’homicide enfoncement des yeux. Le vieil Isabey a une série de délicates et romantiques femmes, en l’envolement aérien d’un voile dans les cheveux. Gigoux se révèle dans quelques portraits, entre autres, dans un portrait de Delacroix, comme un lithographe de premier ordre, et Achille Devéria, parmi de nombreux portraits, offre à nos regards deux très curieux et très remarquables portraits de Mérimée et de Dumas père. Et ce sont des Delacroix et des Raffet, des Raffet, où se trouve une épreuve d’un tirage exceptionnel, avec une poésie de Dumas père l’encadrant.

Mercredi 4 décembre. — De la salle à manger de la rue de Berri, dont la baie ressemble à un petit théâtre, Primoli nous régale dans le hall, de projections d’après ses instantanés. C’est vraiment très