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agrémentés de ces arabesques en poudre d’or, près de cette cheminée, jouant le chauffoir pour les serviettes d’un établissement de bains ; et le Parisien coucherait dans cette chambre à coucher, entre ces deux chaises épouvantant le goût, dans ce lit, qui est un matelas posé sur une pierre tombale !

Vraiment, est-ce que nous serions dénationalisés, conquis moralement par une conquête pire, que la guerre, en ce temps où il n’y a plus de place en France, que pour la littérature moscovite, scandinave, italienne, et peut-être bientôt portugaise, en ce temps où il semble aussi n’y avoir plus de place en France que pour le mobilier anglo-saxon ou hollandais.

Non, ça, le mobilier futur de la France, non ! non !

En sortant de cette exposition, comme je ne pouvais m’empêcher de répéter tout haut dans la rue : « Le délire… le délire de la laideur ! » un jeune homme s’approchant de moi, me dit : « Vous me parlez, monsieur ? »


FIN DU NEUVIÈME ET DERNIER VOLUME.