Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/47

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éjoui, tout hilare, tout rayonnant de l’enfantement de trois ou quatre épithètes, disant à ce propos, assez éloquemment, qu’il n’y a de synonymes que pour les âmes non nuancées, et avec ces épithètes, il m’apporte la primeur de cette phrase : « Le signe de la croix inscrit sur la personne humaine les quatre points cardinaux de l’espace spirituel, dans la rose des vents de la destinée humaine. »

Je traverse en sortant de mon Grenier, les Champs-Élysées. Un désert où passent des voitures vides. Paris semble avoir été dépeuplé par une peste.

Mercredi 4 mai. — De Béhaine disait, rue de Berri, que le pape répondait à quelqu’un, lui demandant ce qui l’amusait encore : « La lecture d’une belle page de Cicéron ! »

Samedi 7 mai. — Dîner chez Pierre Gavarni.

 

Oui, Corot ne se servait jamais de vert, il obtenait ses verts au moyen du mélange des jaunes avec du bleu de Prusse, du bleu minéral… et je vais vous en donner une preuve irrécusable.

C’est le vieux peintre Decan, ami de Corot, qui demeure dans la maison de Gavarni, et qui redescend, quelques instants après, avec la blouse, que Corot