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comme opposition à cette lente et pénible trouvaille d’un dessin et d’une légende, la joie, certains jours, de jeter son venin en un quart d’heure.

Mercredi.25 mai. — Lecture, ce matin, de ma pièce : À bas le Progrès, à Antoine et à Ajalbert.

Dimanche 29 mai. — Ce matin, chez M. Bégis, pour renseignements sur la Guimard.

Chez cet intelligent collectionneur de manuscrits, de livres, de brochures sur les mœurs, un tas de documents curieux, entre autres un grand registre, relié en vélin blanc, trouvé par Deflorenne en Angleterre, et qui est toute l’histoire, jour par jour de la Bastille, registre, dont la publication a été dernièrement proposée au Conseil municipal, qui n’a pas trouvé le document assez parisien. Que diable, veulent-ils donc, comme document parisien ?

Puis un volume manuscrit de pièces sur les prisonniers du donjon de Vincennes, et c’est avec une véritable émotion, que je lis la lettre d’incarcération de Diderot, et la lettre qui lui donne la clef des champs.

Potain, le bon Potain, racontait à Léon Daudet, que ces jours-ci, ayant des enfants chez lui, le soir, pour les amuser, il s’était fait des moustaches avec