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retravail et la réécriture de nos notes sur l’Italie 1855-1856 : notes qui devaient servir à faire une préface, et qui feront un volume.

Un manque de réparation, et par là une diminution de force vitale, doit avoir lieu chez les vieux célibataires, que l’ennui de dîner seuls, déshabitue de la faim du soir. C’est l’histoire de Gavarni, ça devient la mienne.

Dimanche 16 octobre. — Ce matin, je reçois par la poste, un gros paquet de lettres d’affaires, et que je rejette loin de moi, sans ouvrir l’enveloppe, en m’écriant : « Est-ce assez embêtant… encore un manuscrit, qu’un inconnu m’envoie pour le lire ! »

Enfin j’ouvre le paquet. C’est la correspondance de mon frère et de moi, avec mon vieux cousin Labille, que son fils vient de retrouver, et qu’il m’envoie de Jean-d’Heurs. Il y a une immense lettre de mon frère, datée d’Alger. De moi, c’est une lettre, après les journées de juin 1848, assez noire, et assez prophétique, des lettres sur l’arrestation de mon oncle, en décembre 1851, et d’autres lettres qu’il sera amusant d’examiner à loisir.

À une heure, je suis au Gymnase, où Méténier commence la lecture de Charles Demailly. Des rires, des exclamations, des bravos, au milieu desquels je remarque, ce que n’ont vu ni Méténier, ni Alexis, la figure de bois de Sisos. Et il arrive qu’après la lec-