Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/112

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de cette promenade toujours allante et revenante, ses yeux, sans la conscience de ce qu’ils regardaient, contemplaient stupidement les deux poupées macabres.

Soudain Élisa, donnant un coup de plat de main sur sa jupe, se redressant, relevant la tête, reprenait un moment sa marche qui, sur le pavé gras, sur le pavé mouillé de toutes les lavures des boutiques, perdait bientôt son impudique élasticité et devenait lente, paresseuse, traînarde.

Enfin, le coiffeur couché, la rue déserte, Élisa continuait à aller et à venir, en compagnie de son ombre, mettant un peu derrière elle, sur les affiches blanches de la palissade frappée par le réverbère, la lamentable caricature de la prostituée battant son quart dans la nuit solitaire.