Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/115

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Pavée-Saint-Sauveur, de la rue Thévenot, puis les maisons de la rue du Chantre, de la rue des Poulies, de la rue de la Sonnerie, de la rue de la Limace ; ― toutes les obscures et abjectes demeures de ces deux quartiers du cœur industriel de la capitale, formant, il y a une trentaine d’années, le quatrième et le sixième lot de la prostitution non clandestine de Paris. En ce besoin inquiet de changement, en cet incessant dégoût du lieu habité et des gens déjà pratiqués, en cette perpétuelle et lunatique envie de nouveaux visages, de nouvelles compagnes, de nouveaux milieux, Élisa obéissait à cette loi qui pousse d’un domicile à un domicile, d’un gîte à un gîte, d’un antre à un antre, d’un lupanar à un lupanar, la prostituée toujours en quête d’un mieux qu’elle ne trouve pas plus que l’apaisement de cette mobilité, ne permettant à son existence circulante que de stationner le temps de s’asseoir sous le même toit.