Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

XXV

Cette vie nocturne, cette vie éreintante, cette vie prodigue de son corps, Élisa la préféra, tout de suite, à la tranquillité épicière, à la claustration monotone, au train-train bonasse des établissements affectés aux pékins. Dans la fadeur d’une existence en maison publique, là au moins, le pandémonium des nuits mettait, autour de la prostituée, le bruit de sa distraction étourdissante, un bruit capiteux qui la grisait, comme avec du vin.

Élisa se prenait encore à aimer le tapage militaire que faisait tout le jour le quartier tambourinant, ― et ces sonneries de clairons de l’École militaire, réveillant soudain la fille de ses somnolences écœurées.