Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/153

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charmée, prenait dans ses mains ces cheveux de flammes, longuement les maniait, les tripotait, les assouplissait, sentant, pendant ce, de petites secousses électriques lui remonter du bout des doigts jusqu’aux coudes. Puis, instantanément, comme sous le coup d’une inspiration subite, elle échafaudait, dans la chevelure lumineuse, une étrange et haute coiffure, où demeurait quelque chose de la vie diabolique de ces cheveux.

Alexandrine, elle, se réveillait dans un étirement où son corps semblait se fondre, regardant devant elle, dans le noir de la chambre, avec des yeux ardents.

De cette heure passée ensemble, tous les jours, de ces séances bizarres, de ce commerce extraordinaire, de ce dégagement de fluide, il était né entre ces deux femmes un lien mystérieux, comme il en existe dans les métiers qui touchent au surnaturel, une attache semblable à celle qu’on remarque entre le magnétiseur et la somnambule.