Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/189

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de la prison, du nom « d’escarpins en cuir de brouette ».

Élisa était enfin habillée en détenue, avec sur le bras le double numéro de son écrou et de son linge, le double numéro sous lequel ― sans nom désormais ― elle allait vivre son existence d’expiation.

La sœur examinait, de la tête aux pieds, la nouvelle habillée, disait un mot à la condamnée de service qui s’approchait d’Élisa, portait les mains à sa cornette. Il y avait, dans le haut du corps de la prisonnière, l’ébauche violente d’un mouvement de résistance qui tombait aussitôt qu’elle sentait les mains touchant à sa coiffure se contenter de rentrer sous son madras les deux couettes de cheveux de ses tempes.

Cela fait, la condamnée de service ramassait par terre les vêtements d’Élisa, les empaquetait dans une serviette à laquelle elle faisait un nœud. La sœur avait griffonné des chiffres sur un morceau de peau, que l’autre