Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/223

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pouvait bien avoir cent ans, et paraissait avoir perdu son bon sens d’oiseau, sautillait perpétuellement sur une seule patte. La fenêtre entrouverte montrait, sur la cheminée, à côté d’une couronne de mariée sous un globe, un troublet à prendre les goujons qui nageaient dans la coupe de verre bleu.

Élisa voyait le petit trou noir et ensoleillé, comme si, de la table du restaurant de la Halle où elle était assise, le jour de sa dernière sortie, elle regardait encore dans la petite cour intérieure, au-dessus du toit en vitrage de la cuisine. Oh ! le bon commencement de journée... Un si beau restaurant pour elle qui n’avait jamais mis les pieds que chez des marchands de vin de barrière... Et les gens à côté d’elle, qui ne faisaient pas le semblant de la mépriser... Et le garçon qui lui disait « Madame » comme aux vraies Madames qui étaient là... Après, on avait pris un mylord... Rouler vite, comme cela, en voiture découverte, avec du vent