Aller au contenu

Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

hommes, n’avaient pu ébranler sa foi entêtée, l’amener à reconnaître les cruautés inutiles du moyen. Qu’une prisonnière n’eût pas sur le dos une bonne robe de droguet ou de laine beige, n’eût pas dans le ventre la ration de pain et de soupe maigre : voilà seulement ce dont, à ses yeux, une prisonnière pouvait souffrir, tout le reste était de la coyonnade, selon son expression. Quant à la débilitation intellectuelle, incontestablement produite par cette pénalité, il déclarait, au milieu de beaucoup de boun diou, que c’était une invention des médecins modernes, ajoutant que le silence continu était un bon petit recueillement hygiénique à l’âme et au corps. Mais le plus souvent, avec les dédains et les haut-le-corps superbes d’une conviction d’économiste qui avait quelque chose d’absolu, de fanatique, il ne souffrait pas la discussion sur ce sujet qui, pour lui, était un véritable article de foi. Il y avait même des jours où ce fantasque petit homme était disposé à voir, dans