Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/287

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anciennes étouffait soudain en des gloussements craintifs.

Chaque jour, lors de la tournée de l’inspecteur et de son passage dans la Cordonnerie, une femme se levait, fiévreuse, repoussait à coups de poing les bras de ses compagnes qui voulaient la retenir, s’avançait vers l’homme de la prison, humble, et la poitrine tressautante. Alors avec une voix pareille à la plainte qui parle tout haut dans un rêve, et avec des paroles sans suite brisées par des silences anhélants, l’imbécile demandait audience, elle se plaignait d’avoir été condamnée pour une autre, elle réclamait de nouveaux juges ; sa vieille voix se mouillant à la fin des larmes d’une petite fille en pénitence.


La Cordonnerie avait dans la journée, selon l’expression de la prison, quatre mouvements des lieux. Quatre fois par jour, les détenues de la salle ébranlant de leurs sabots les escaliers,