Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/294

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son quenieu, le gâteau à cinq cornes que donnent ce jour, dans les Vosges, les parrains à leurs filleules.

Elle était par la neige, dans le chemin du Champ-de-la-Pierre, se laissant tomber tout de son long sur le dos, les bras en croix, amusée des beaux bon dieu qu’elle laissait derrière elle, sur la molle blancheur de la terre.

Dans la grange aux Cornudet, elle était devant Bamboche faisant sauter ses marionnettes, se demandant si, avec le sou de chiffons qu’elle achèterait à la Christine, lors de la foire prochaine, elle pourrait faire sa poupée aussi pouponne que les poupées qui dansaient à la lueur des deux chandelles.

Elle était le jour de la fête du village, avec son bonnet à fleurs, sa petite robe courte, ses souliers décolletés, ses bas blancs à jour, sur lesquels de larges rubans qu’on appelle des liasses, ― elle se rappelait encore leur nom, ― de larges rubans se croisaient et se nouaient