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Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/296

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LXIV

Parmi le passé de son enfance, dans lequel vivait actuellement tout entière la vie de la détenue, il y avait un souvenir persistant habituel, quotidien : le souvenir du gai printemps de son village. Chez la malade et l’impotente, depuis que la perception des choses présentes devenait de jour en jour plus obtuse, les cerisiers du pays du kirsch fleurissaient au-dessus de sa tête dans un avril perpétuel.

La prière matinale de la prison trouvait la prisonnière en marche à travers la floraison candide de la contrée où elle avait fait ses premiers pas. Déjà elle courait sur cette terre