Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/58

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Des battements d’ailes et des chants d’oiseaux l’enveloppaient tout le jour. C’était, cette maison, l’ancien grenier à sel de la ville. Les murailles, infiltrées et encore transsudantes de la gabelle emmagasinée pendant des siècles, disparaissaient, à tout moment, sous le tourbillonnement de centaines d’oisillons donnant un coup de bec au crépi salé, puis montant dans le ciel à perte de vue, puis planant une seconde, puis redescendant entourer le noir bâtiment des circuits rapides de leur joie ailée. Et toujours, depuis l’aurore jusqu’au crépuscule, le tournoiement de ces vols qui gazouillaient. La maison était éveillée par une piaillerie aiguë, disant bonjour au premier rayon du soleil tombant sur la façade du levant ; la même piaillerie disait bonsoir au dernier rayon s’en allant de la façade du couchant. Les jours de pluie, de ces chaudes et fondantes pluies d’été, on entendait, de l’intérieur ― bruit doux à entendre ― un perpétuel