Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/66

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XI

Parmi ces femelles, la plupart originaires du Bassigny, Élisa apportait dans sa personne la femminilité que donne la grande capitale civilisée à la jeune fille élevée, grandie entre ses murs. Elle avait une élégante tournure, de jolis gestes ; dans le chiffonnage des étoffes légères et volantes habillant son corps, elle mettait de la grâce de Paris. Ses mains étaient bien faites, ses pieds étaient petits ; la délicatesse pâlement rosée de son teint contrastait avec les vives couleurs des filles de la plantureuse Haute-Marne. Elle parlait presque comme le monde qui parle bien, écoutait ce qui se disait avec un rire intelligent,