Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/68

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la femme convoitée par la vanité des sens provinciaux.

Monsieur et Madame consultaient maintenant Élisa pour leurs affaires. Elle était le secrétaire qu’ils employaient pour écrire à une fille élevée dans un couvent de Paris. Elle prenait la plume pour répondre aux lettres du jour de l’an commençant et se terminant ainsi : « Chers parents, qu’il me soit permis, au commencement de cette année, de vous exprimer ma reconnaissance pour la sollicitude continuelle dont vous m’entourez et les sacrifices que vous ne cessez de faire... Chers parents, soyez heureux autant que vous le méritez et rien ne manquera à votre bonheur et à ma félicité ! »

Divine, qui, depuis quelques années, exerçait dans l’intérieur la petite tyrannie despotique d’une femme malade, dépitée de tomber au second plan, quittait la maison. Et devant la considération témoignée par Madame à Élisa, ses compagnes descendaient