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Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/115

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rêves l’enfant ne faisait jamais rien tout seul, que son frère toujours présent se trouvait toujours associé à des actions à deux.

La mort de Stépanida avait un peu plus mêlé encore, pendant les heures du jour et de la nuit, la vie jumelle des deux frères, et un des grands bonheurs nouveaux de Nello était, maintenant que Gianni couchait dans la Maringotte, de venir le trouver au lit le matin, et d’avoir à ses côtés, dans les gaietés et les tendresses du réveil, cette petite coucherie d’un moment des garçonnets déjà grands avec leurs mères.

À midi et le soir, dans les haltes de la troupe, Gianni apprenait à lire à Nello dans les livrets de pantomimes de leur père, quelquefois lui mettait dans les mains son violon, dont l’enfant, avec le sang bohémien qu’il avait dans les veines, commençait à jouer en petit virtuose des landes et des clairières de bois.